Qui écrit ces romans en fascicules? La difficulté de cette question est liée au fait que la plupart de ces brochures sont publiées sous pseudonymes. Il arrive même parfois qu’aucune signature ne soit présente sur les imprimés. Nous ne connaissons ainsi que les autrices et auteurs des séries les plus connues, comme « Les aventures étranges de l’agent IXE-13, l’as des espions canadiens », par Pierre Saurel, pseudonyme de Pierre Daigneaut (1925-2003). Pierre Saurel signe aussi d’autres séries publiées aux Éditions Police-Journal. Le pseudonyme de Paul Verchères serait attribuable à l’auteur de romans populaires Alexandre Huot (1897-1953), mais la question se complique dès lors que les rédactrices et rédacteurs des Éditions Police-Journal s’échangent les pseudonymes ou encore qu’ils multiplient les noms de plume.

 

Pour le collectionneur François Hébert, l’identité des autrices et auteurs de romans fasciculaires reste, faute d’archives, l’un des grands angles morts de la recherche sur les fascicules québécois [1]. Plusieurs questions méritent d’être creusées : est-ce que les autrices et auteurs circulent d’une maison d’édition à l’autre? Qui se cache derrière les pseudonymes des romans sentimentaux, qui souffrent particulièrement d’une mauvaise réputation à cause de leurs intrigues « à l’eau de rose »? Qui sont Mimi Estival, Betty Forest, Jeanne Zéphyre, Pol Roger, Michelle Pierre, Louis Champagne, Andrée Pineault, Rita Lebrun?

 

[1] François Hébert, La littérature populaire en fascicules au Québec, Québec, Les Éditions GID, 2012, p. 51.

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